La submersion marine a pour origine un épisode météorologique soudain et violent tel qu’une tempête et qui a pour conséquence une inondation temporaire des espaces littoraux et rétro-littoraux.
Cette inondation d’origine marine est le résultat d’une composante de plusieurs facteurs qui influent sur le niveau de la mer à la côte. Les différents facteurs sont les suivants et sont illustrés dans la figure ci-dessous:
- Les variations d’eau liées à la marée astronomique
- Une surcôte du niveau moyen de la mer liée à la dépression atmosphérique (mauvais temps)
- Une surcôte liée à l’action du vent
- Une surcôte liée à l’action de la houle se propageant vers les petits fonds et la côte
Bloc diagramme illustrant le principe de submersion marine (CD34, 2021)
Régulièrement sur les côtes sableuses, le phénomène de submersion marine peut créer des brèches dans les cordons dunaires. Dans ce cas, la mer s’engouffre dans la brèche avec une forte énergie et transporte avec elle le sable en arrière du cordon dunaire. Cette lentille de sable est ce que l’on appelle un « overwhash » ou cône de débordement de tempête (voir schéma ci-dessus).
La submersion marine arrive soit par franchissement d’ouvrages de protection en dur (telle qu’une digue) ou de protection dite « douce » (tel qu’un cordon dunaire).
La submersion marine peut également se réaliser par débordement. Il se peut également que le débordement arrive suite à une rupture d’ouvrage de protection (voir figure ci-dessous).
Schémas présentant les différents modes de submersion marine (BRGM)
Cartographie de la submersion marine dans les TRI :
La mise en œuvre de la Directive Inondation du 23/10/07 transposé en droit français par la loi portant engagement national pour l’environnement (LENE) ou loi « Grenelle II » du 12/07/10 s’appuie notamment sur des zones géographiques prioritaires d’intervention : les territoires à risque important d’inondation (=TRI). Identifiés sur la base d’un état des lieux, les TRI sont des bassins de vie qui concentrent des enjeux (population, emplois, bâti…) exposés aux risques. La connaissance des risques est alors approfondie à l’échelle du TRI au travers une cartographie du risque. Sur les 31 TRI à l’échelle de la métropole française, 3 concernent le département de l’Hérault :
- TRI de Béziers-Agde (concerne les communes littorales de Valras, Sérignan, Portiragnes, Vias et Agde)
- TRI de Sète (concerne les communes littorales de Marseillan, Sète et Frontignan)
- TRI de Montpellier – Lunel – Mauguio – Palavas les Flots (concerne les communes littorales de Villeneuve les Maguelonne, Palavas les Flots, Mauguio-Carnon et La Grande Motte).
A noter, que la commune de Vendres ne fait partie d’aucun TRI.
La cartographie des risques dans les TRI prend en compte l’ensemble des phénomènes à savoir les risques d’inondation par débordement de cours d’eau mais également les risques de submersion marine. Elle n’a pas vocation à remplacer la cartographie des risques inscrites dans les Plans de Préventions des Risques d’Inondations (PPRi) qui a une portée réglementaire.
En 2022, le Département de l’Hérault a confié à l’EID une mission permettant de faire ressortir, pour chaque commune littorale, la submersion marine de la cartographie des TRI. Cette cartographie de la submersion marine est représentée selon 4 scenarii :
- Scenario fréquent qui correspond à une probabilité forte (période de retour entre 10 et 30 ans)
- Scenario moyen qui correspond à une période de retour centennale
- Scenario moyen avec effet du changement climatique qui correspond à une période de retour centennale avec une élévation du niveau de la mer de +0.60 m pour 2100 (soit une élévation de +2.4 m NGF à la côte)
- Scenario extrême qui correspond à une probabilité faible (période de retour d’au moins 1000 ans et une élévation du niveau marine à la côte d’au moins 2.80 m NGF)
Ce travail est disponible via les liens suivants : rapport et atlas cartographique.
Cette cartographie est également directement disponible depuis l’application cartographique.