Acquisitions et résultats 2021
Comme pour la 1ère année de suivi, le programme d’acquisition a été validé par l’ensemble des partenaires institutionnels du projet. Le suivi a été réalisé à partir de :
- Lever du trait de côte au DGPS sur l’ensemble du linéaire d’étude (soit 30 km) en septembre et début octobre (période où les plages sont censées être les plus larges
- 26 profils topo-bathymétriques répartis ainsi 3 profils sur Vendres, 5 profils sur Valras, 3 profils sur Sérignan, 2 profils sur Portiragnes, 6 profils sur Vias et 7 profils sur Agde
- 4 modèles numériques de terrain (MNT) pour décrire plus précisément certains secteurs à la fois sur des portions terrestres et maritimes, sur une superficie totale de près de 50 ha.
Carte présentant la localisation des profils topo-bathymétriques réalisés en 2021 (EID 2021 pour le CD34, CAHM, CABM et CC La Domitienne)
Carte présentant la localisation des MNT réalisés en 2021
L’analyse des résultats de l’année 2 du suivi Ouest Hérault permet de compléter le 1er bilan qui a été fait en 2020 sur la dynamique sédimentaire de la zone d’étude.
L’étude du trait de côte permet de mettre en évidence plusieurs informations sur l’évolution de ce dernier entre l’automne 2020 et l’automne 2021. Bien évidemment, le levé du trait de côte correspond à un instant T qui n’est pas forcement représentatif. En effet, les conditions climatiques au moment des levés (telles que pression atmosphérique, conditions de vent et de houles plus ou moins fortes) peuvent faire varier la position du trait de côte de plusieurs mètres selon les plages. L’analyse de ces données permet surtout d’avoir une certaine idée de l’évolution annuelle de sa position. Ainsi, l’année 2021 a été propice à une avancée majoritaire de la plage sur la mer sur le secteur étudié. Les gains varient de quelques mètres et jusqu’à 15 m par endroit. D’autres secteurs ne profitent pas de cette avancée générale comme c’est le cas de la plage de Portiragnes qui recule même très légèrement. Ces observations sont en grande partie expliquées par l’absence de tempêtes depuis Gloria qui avait affecté les côtes en janvier 2020. L’hiver 2020-2021 a ainsi épargné le département de l’Hérault et permis aux plages de se recharger et de voir leur largeur grandir grâce au phénomène de résilience, observable dans les mois qui suivent une tempête.
Schéma explicatif sur les mouvements du stock sableux entre la plage émergée et les barres d’avant-côte (EID, 2022)
L’étude des profils topo-bathymétriques confirme la bonne tenue des plages à la fois sur la partie émergée comme immergée. L’analyse de l’évolution du volume des stocks sableux, secteurs par secteurs, fournit des éléments complémentaires à l’analyse du trait de côte. Globalement, le stock sableux est, pour de nombreux secteurs, plus important par rapport à l’année précédente, comme c’est le cas sur la zone urbanisée de Valras, le secteur de Vendres et l’extrémité ouest de Vias. La zone des Orpellières confirme l’important stock sableux visible depuis de nombreuses années désormais. Par contre, d’autres secteurs voient une diminution de leur stock sableux. Ainsi, le secteur de Portiragnes n’est pas concerné par cet apport sableux et continue de voir sa plage ainsi que son profil d’avant-côte se réduire. La partie centrale de Vias est également impactée par cette perte sableuse. Les observations d’érosion de l’année dernière sont ainsi confirmées sur ces 2 secteurs malgré la période calme depuis plus d’un an. Enfin, même si la plage de la Tamarissière est à surveiller, résultant surtout d’un manque sableux lié à la digue de l’Hérault et à son orientation géographique, le reste de la commune d’Agde est en relative bonne santé aussi bien sur les plages que sous l’eau excepté sur la plage de Richelieu qui affiche une diminution de son stock sableux. De manière générale, les valeurs observées sont plus fortes que l’an dernier et s’expliquent simplement du fait qu’elles ne sont pas lissées sur plusieurs années. En effet, le bilan de l’an dernier s’étendait sur 5 années avec des périodes très mouvementées (tempête de mars 2018) suivies de moments plus calmes (hiver 2019-2020) qui à terme nivellent les données finales alors que le bilan de 2021 n’est comparé qu’à celui de 2020.
Enfin, les MNT ont permis de mettre en évidence certains mouvements sableux. Le secteur de Vendres montre ainsi une forte perte du stock sur les petits fonds, liées au fort recul du trait de côte observé depuis 2015. Ce MNT confirme également l’érosion du géotube installé il y a une dizaine d’années.
Le MNT de Vias et du Grau d’Agde montrent que les zones à proximité d’ouvrages sont soumises à de forts mouvements sableux aussi bien d’affouillement que de comblement. Pour le cas d’Agde, le sol s’est creusé directement en limite des structures alors que le contraire est observé sur la plage de Farinette (Vias) même si une fosse s’est formée un peu plus loin. Enfin, la dune des Orpellières met en évidence les mouvements éoliens qui modèlent le cordon dunaire du secteur. Ce dernier s’élargit sur la partie en arrière plage mais également dans l’embouchure de l’Orb. Globalement, les bas de plage sont en érosion depuis 2015 et ce sable se retrouve en partie sous l’eau.
Les mouvements sableux sont assez similaires à ceux observés pour le suivi 2020, même si certaines zones ont changé. Le sable s’est notamment accumulé sur la partie immergée de Valras et de Vendres (excepté le profil derrière la digue de l’Orb). Les communes de Sérignan, Portiragnes et Vias présentent toujours un bilan sableux négatif alors que les plages d’Agde sont stables et que le sable s’accumule sous l’eau sur cette zone.
Schéma bilan de l’évolution du stock sableux sur les plages de l’ouest Hérault entre 2020 et 2021 (EID 2021 pour le CD34, CAHM, CABM et CC La Domitiienne)