Comme lors des 2 années de suivi précédentes, le programme d’acquisition a été validé par l’ensemble des partenaires institutionnels du projet. Le suivi a été réalisé à partir de :
- Levé du trait de côte sur les 30 km du linéaire d’étude entre septembre et octobre 2022 (période où les plages sont censées être les plus larges) au DGPS
- 26 profils topo-bathymétriques répartis ainsi 4 profils sur Vendres, 4 profils sur Valras, 3 profils sur Sérignan, 2 profils sur Portiragnes, 6 profils sur Vias et 7 profils sur Agde
- 3 modèles numériques de terrain (MNT) pour décrire plus précisément certains secteurs à la fois sur des portions terrestres et maritimes, sur une superficie totale de 50,3 ha (14,1 ha de la plage émergée sur Vendres; 15,7 ha de plage émergée sur Sérignan secteur des Orpellières et 20,5 ha immergés sur Portiragnes).
Carte présentant la localisation des profils topo-bathymétriques et des MNT réalisés en 2022 (EID 2023 pour le CD34, CAHM, CABM et CC La Domitienne)
La comparaison des résultats du suivi 2022 avec ceux de 2021 a permis de faire ressortir certains points clés :
- Le trait de côte est resté assez stable dans son ensemble, même si certaines variations sont ressorties localement,
- Les profils de plage émergés montrent une stabilité générale sur le secteur Ouest Hérault entre 2021 et 2022 ; les secteurs de Vendres, Sérignan et Portiragnes ont vu leur plage se renforcer en stock sableux, au contraire des secteurs de Valras et Vias,
- La partie immergée a, quant à elle, fortement perdu en stock sableux sur une grande majorité de profils (22 profils sur 26 montrent des pertes de sédiments), parfois sur de grands volumes et parfois sur des secteurs moins touchés habituellement (Agde, Vias-est).
Au final, ces résultats (comparatif 2021/2022) montrent que le sable a fait le trajet inverse à celui de l’an dernier (comparatif 2020/2021) c’est-à-dire qu’il s’est accumulé sur les parties basses des plages émergées, notamment suite à la tempête de Mars 2022.
Il est important de rappeler l’échange permanent entre les différentes sections d’une plage (immergée / émergée), même lorsque les conditions saisonnières sont plutôt calmes dans l’ensemble. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que nous comparons des profils qui nous indiquent l’état du stock sédimentaire à un endroit précis mais qu’il peut y avoir des accumulations sableuses juste à quelques mètres de ces profils. Il en est de même pour la comparaison du trait de côte qui n’est pas forcément le même au mètre près selon les jours et conditions météorologiques.
Données récapitulatives de l’évolution de la position du trait de côte et des volumes par profils pour la comparaison 2021-2022 (EID 2023 pour le CD34, CAHM, CABM et CC La Domitienne)
Le bilan sédimentaire sur l’ensemble des profils (cf. tableau ci-dessus) met en évidence que 85% des profils montrent des pertes sableuses sur l’année écoulée ; ceci malgré une saison hivernale relativement calme. Les pertes sédimentaires sous-marines sont plus importantes que les gains sableux sur les plages. Et même si les parties émergées se portent globalement bien, il serait intéressant de voir l’évolution du stock sédimentaire et le comportement des plages lors d’une prochaine tempête de forte intensité (par exemple de type décennal, comparable à celle de mars 2018) sur le littoral ouest héraultais.
Schéma bilan de l’évolution morpho-dynamique de la côte ouest Hérault sur la période 2021 - 2022 (EID 2023 pour le CD34, CAHM, CABM et CC La Domitienne)