Evolution des volumes de sédiments sur la plage et l'avant-côte

Cette partie reprend les principaux résultats sur l’évolution des volumes de sable des travaux d’étude du laboratoire CEFREM et du groupe de travail LMUSCA de l’Université de Perpignan Via Domitia (différents rapports en téléchargement sur le site : https://elmusca.wordpress.com/documents/).

Sur l’avant-côte, les données montrent les informations suivantes :

- Entre 1895 et 1984, la zone la plus en érosion est celle située entre l’embouchure de l’Orb et Portiragnes, avec une érosion prononcée des fonds devant Sérignan-plage et devant les lagunes de la grande Maïre et de la Riviérette. Si un dépôt est constaté sur les parties profondes au large devant la Tamarissière, il semble que les apports en sable de l’Hérault, certainement importants au début du XXème siècle, n’ont pas pu contrer l’érosion des petits fonds sous l’action présumée de la dérive littorale vers l’ouest ;

- Entre 1984 et 2009, à l'instar des mouvements du trait de côte, l’érosion s’accélère partout ; toutefois, on remarque que les volumes de l’avant-côte ne réagissent pas comme ceux de la zone émergée, puisqu’on observe une érosion également sur les zones qui ont été protégées par de nombreux brise-lames et quelques épis. Si le sable est retenu par les ouvrages sur la partie supérieure du profil de plage, en revanche les fonds perdent du sable partout. Le site où l’érosion est la moins forte est celui entre l’Orb et Portiragnes, certainement en raison de l’accumulation contre la digue fluviale de l’Orb. Les sites les plus en érosion sont ceux du delta de l’Aude, de Valras et des fonds devant Vias d’après les cartes de différentiels de volume (Brunel et al., 2012) ;

- Sur la période récente des levés LiDAR, entre 2009 et 2015, l’essentiel des sites voit un retour du sable, certainement du fait de la remontée d’une fraction de sable perdu temporairement au large lors des hivers précédents (les hivers avant 2015 s’étant montré plutôt cléments du point de vue de l’énergie des houles). Le seul site en érosion sur sa partie sous-marine est le secteur d’Agde, malgré l’avancée constatée du trait de côte ; et les sites où ces apports par le large ont tout juste compensé les pertes par la dérive littorale sont sur le secteur de Vias.

Sur la plage émergée, les données montrent les informations suivantes:

VOLUMEBilan des variations de volumes de sable sur l'avant-côte depuis 1895 d'après le travail du CEFREM (EID, 2020 pour leCD34, CAHM, CABM et CC La Domitienne)

L’érosiondomine partout entre2009 et 2015. On peut distinguer uneexceptionsur lessecteurs très ouvragésoù les taux d’érosion sont plus faibles (Vias-est et Tamarissière), voire positifs avec une légère accumulation (secteur d’Agde). Le secteur de plagenon-ouvragéentrePort-Ambonne et Marseillanprésente également unapport de sablesur la plage émergée lors descinq hiversentre2009 et 2014, apport certainement naturel (hypothèse de conditions de houles favorables). Les plages deVias-ouestsubissent defortes pertes. De manière plus surprenante, levolume de sable émergé diminuetrès fortement entrePortiragnes et les Orpellières(même si le sable s’accumule encore à cet endroit, surtout en partie sous-marine du fait de la dérive qui se trouve bloquée par les digues de l’Orb). La comparaison des levés (Aleman et al., rapports de 2017 et 2019) montre une dynamique de changement important de la plage émergée et des petits fonds entre 2009 et 2015.

evolution volumes partie emergeeEvaluation des changements de volumes de sable sur la plage émergée issue du travail du CEFREM (EID, 2020 pour leCD34, CAHM, CABM et CC La Domitienne)